Disons que le cas de Robert Van Gulik correspond pour moi à un certain idéal. II avait accompli d'impeccables travaux de sinologie et il a fait progresser cette science. Mais, et c'est cela qui me le rend si proche, son objet profond n'était pas la sinologie. A partir de la Chine comme mère nourricière, il était capable d'écrire aussi bien des romans policiers qu'une étude magistrale sur la peinture, un essai sur la vie sexuelle ou des traités sur la musique sans oublier une analyse sur le cri des gibbons.
Entre 1941 et 1945 le diplomate hollandais Van Gulik entreprit de traduire du chinois en anglais ce roman anonyme. Cette version chinoise inédite est ainsi la véritable "matrice" du cycle du juge Ti. Van Gulik s'amusa par la suite à lui inventer de nouvelles aventures bien connues.
Robert Van Gulik est un prodigieux personnage de roman qui a inventé un étonnant personnage de roman, le Juge Ti. Le Juge Ti, c'est la subtilité chinoise appliquée à l'art de l'énigme policière : un Sherlock Holmes de la dynastie T'ang, vieux sage plein de finesse et d'humour, qui baigne dans le peuple chinois comme une truite sagace dans les eaux du Yang Tsé.